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Des mots et de la fantaisie
16 mai 2009

Labé

Pendant la Renaissance, une femme. Ca change...

JE VIS JE MEURS…

Je vis je meurs ; je me brûle et me noie.

J’ai chaud extrême en endurant froidure ;

La vie m’est et trop molle et trop dure,

J’ai grands ennuis entremêlés de joie ;

Tout à coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;

Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;

Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;

Et, quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être en haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur.

Louise LABE, Sonnet VIII.


Labe_1524_1566

Louise LABE (1524-1566)

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